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https://matelma.com/be-fr   /    jeudi 21 Novembre 2024

Gare aux plantes toxiques!

De nombreuses plantes sont esthétiques, très colorées et décoratives, mais on ne réalise pas souvent que derrière une magnifique plante se cache parfois aussi une plante toxique. L'ingestion de quelques grammes ou gouttes de baies ou de parties de fleurs peut déjà être suffisante pour provoquer un grave empoisonnement avec parfois des conséquences fatales.  "Toutes les plantes sont en principe toxiques" disait Paracelse, médecin et alchimiste allemand du 16e siècle.  “Seul le dosage détermine si un élément n'est pas toxique. Quelques plantes peuvent être curatives, si elles sont fortement diluées et utilisées avec modération. " Mais une infime part de sève des plantes, une petite feuille, une baie ou une petite fleur peut déjà empoisonner quelqu'un, avec parfois des conséquences fatales.  Voici ci-dessous un court aperçu de quelques plantes qui méritent une attention particulière. 

If commun (baccata ou arbre à venin) : la plante autochtone toxique la plus connue. Toutes les parties de la plante sont toxiques. C'est pourquoi, il faut faire attention à l'endroit où sera planté l'arbuste, de préférence bien loin des lieux fréquentés par les enfants et le bétail. Seule la chair du fruit produit par l'if n'est pas toxique, mais les pépins dans le fruit le sont.  Comme revers de la médaille, les aiguilles de l'if délivrent du paclitaxel, une molécule utilisée en chimiothérapie pour la lutte contre certains cancers.   

Le laurier-rose (Nerium oleander) est souvent considéré comme l'une des plantes les plus toxiques au monde. Tous les composants de la plante sont très toxiques, ils contiennent de l'oleandrine et de la neroside. Ces deux éléments ont un effet sur les muscles cardiaques. De même, le miel réalisé avec le nectar du laurier-rose peut être toxique. 

paternosterboontje (Abrus precatorius)

Une autre plante qui est considérée comme l'une des plus toxique n'est autre que le haricot paternoster ou pois rouge (Abrus precatorius). Il possède des graines protégées par une coquille dure, colorées d'un rouge éclantant et qui sont parfois utilisées pour la fabrication de colliers artisanaux sous les Tropiques. Ce sont surtout les pois qui sont toxiques, à peine quelques milligrammes de sève devraient déjà être fatals à l'imprudent. Les coques dures ne sont pas dangereuses tant que la peau dure n'est pas percée ou absorbée. Dans les pays tropicaux, la fabrication des colliers n'est pas sans risques, quand par hasard la peau piquée par l'aiguille est entrée en contact avec les pois et qu'une dose mortelle a pu être absorbée .

La digitale pourpre (Digitalis purpurea) est connue de par sa haute floraison massive de pas moins de 90 petites fleurs rose à mauve. Bien qu'elle puisse être utilisée comme médicament contre les symptômes cardiaques, l'ingestion à haute dose de la feuille peut avoir un effet négatif sur les muscles cardiaques. C'est pourquoi, l'ingestion de la digitale pourpre a le même effet que celui produit par le laurier-rose ou celui du muguet  (Convallaria majalis).

maretak (Viscum album)

Les fleurs et les branches du gui (Viscum album)  sont toxiques. Les baies blanches peuvent, après ingestion de plusieurs d'entre elles, provoquer une diarrhée. La toxicité est fortement dépendante de l'arbre hôte. Tout comme l'if, le gui connaît aussi une application en chimiothérapie du fait de ses propriétés cytotoxiques et immunostimulantes. De même, il peut aider aussi un patient sujet à une haute pression sanguine et victime des symptômes associés. 

L'un des empoisonnements par les plantes les plus connus est celui du philosophe Socrate, en 399 avant JC.  Pour le commettre, la Grande Ciguë (Conium maculatum) fut utilisée. La sève est composée de neurotoxine baptisée conine. Elle fut utilisée par les Grecs anciens pour les exécutions des condamnés à mort. De même, les autres plantes de la famille des apiacées sont très toxiques, à l'instar de la ciguë vireuse (Cicuta virosa).

monnikskap (Aconitum)Un autre exemple du passé où fut utilisé la sève d'une plante pour exécuter un condamné n'est autre que l'aconit (Aconitum), dont l'ingestion de seulement quelques gouttes de sève provoque déjà la paralysie du coeur et du système respiratoire. Généralement avec la mort comme conséquence. Bien que la plante soit très belle d'allure, le contact n'est pas conseillé. Les baies de la belladonne  (Atropa belladonna) ont l'air aussi très appétissantes, mais seulement quelques petites baies ingérées peuvent déjà être mortelles. L'ensemble de la plante est riche en alcaloïdes, la baie contient de l'atropine et est donc très toxique. 

Une plante toxique pour l'être humain est le ricin commun (Ricinus communis). Toutes les parties de la plante sont toxiques même si les semences sont les plus toxiques. L'ingestion de 4 à 8 graines peut être mortelle pour un être humain. Pour les chiens, le dosage est différent et devient mortel à partir de 11 graines, pour les canards, le risque est atteint à partir de 80 semences. 
Dans les livres dédiés à la survie en pleine nature, il est conseillé de rester éloigné autant que possible des plantes à la sève d'un blanc laiteux.  Il en va ainsi de la sève de l'euphorbe qui est dangereuse pour la peau et les yeux. Tout comme celle de l'étoile de Noël (Euphorbia pulcherrima) qui fait partie de la famille des euphorbes et dont la sève est très irritante. Lors de la taille ou de la plantation de l'euphorbe, il est vivement conseillé de porter des gants et des protections pour les yeux.  Les feuilles d'un rouge éclatant de l'étoile de Noël sont aussi très attractives pour les enfants. Donc faites toujours attention où vous placerez cette plante. 

Mais quelques plantes ne provoquent pas seulement des réactions par ingestion. Des plantes comme la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) peuvent aussi déclencher des irritations par simple contact. D'autres plantes peuvent par ailleurs libérer des substances par la feuille comme la viorne à feuilles ridées à feuillage persistant Viburnum rhytidophyllum. Avec comme conséquence l'irritation sévère de la peau et des yeux. Avec cette plante, la prudence est recommandée lors de la taille. Elle ne sera pas plantée aux endroits souvent fréquentés par les enfants. Les baies, les feuilles et les écorces de la Viorne sont également toxiques. 

D'autres plantes toxiques se chargent de créer des gonflements, des nausées, des inflammations et de l'irritation en cas de contact ou d'ingestion, comme l'arum tacheté (Arum Maculatum). De même, la consommation des feuilles et des baies de houx (Ilex aquifolium) possède la même conséquence.  Lors de la consommation de 5 baies, d'intenses vomissements, de la diarrhée et de la somnolence peuvent en résulter. 

Un empoisonnement très fréquent est dû au fait que les fruits du châtaignier commun (Castanea sativa) sont souvent confondus avec ceux du marronier d'Inde (Aesculus hippocastanum). Les châtaignes constituent un réel délice et sont utilisées dans diverses recettes. On les repère facilement à la présence, nombreuse, de longues aiguilles sur le bogue du fruit.  Les marrons, non comestibles, ont moins d'aiguilles mais elles sont plus épaisses. La saveur amère du fruit fait en sorte qu'il n'est pas facilement ingéré. Si par hasard 1 ou 2 fruits étaient tout de même mangés, il est possible que le fruit ne soit pas digéré et reste dans l'estomac. Il peut en découler des maux de ventre, des nausées et des signes d'indigestion. 

Pour d'autres empoisonnements plus sévères, il est toujours préférable de prendre contact avec le centre antipoisons ou avec un médecin.  Lors d'une faible ingestion de baies légèrement toxiques l'administration de charbon de bois médicinal peut être utile. Ce charbon de bois est une fine poudre qui est préparée à partir de charbon d'origine végétale et qui permet d'absorber les éléments toxiques qui se trouvent dans le tube digestif. Ce charbon empêche ainsi la diffusion ultérieure du poison dans la circulation sanguine, lequel est ensuite éliminé dans les selles. En cas de plus forte ingestion, il est urgent de conduire le patient à l'hôpital. Si possible, établissez une liste des plantes toxiques présentes au jardin ou à l'intérieur. Ainsi, vous ne perdrez pas de temps en cas d'accident.  Si vous ne connaissez pas le nom de la plante, prenez avec vous, si c'est possible, une branche avec les feuilles, les fleurs ou fruits. Pour aider le médecin à déterminer la source de l'empoisonnement.  

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Auteur: Ward

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