La progression du bostryche typographe

Cela ne vous a peut-être pas encore frappé mais la situation n'est pas bonne pour quelques espèces d'épicéas de notre pays. De plus en plus souvent, apparaissent des exemplaires entièrement attaqués dans les jardins privés, dans des forêts ou pépinières.  Si vous suivez un courant de pensée logique, vous pensez de suite à la sécheresse, ce qui n'est pas entièrement hors de propos. Les épicéas et les conifères s'affaiblissent du fait de la sécheresse et sont ensuite impitoyablement atteints par un minuscule coléoptère, le bostryche typographe, en forte progression.  

Ips typographus appartient à la famille des curculionidae, de la sous-famille des scolytinaeis.  Ce coléoptère d'un brun foncé a une taille de 40 à 55 mm et est présent dans toute l'Europe. Le bostryche typographe atteint surtout les épicéas (Picea) mais aussi le douglas  (Pseudotsuga) et le larix. Chez nous, les dernières années, dû à un climat plus favorable, deux à trois générations sont nées, et cela entre avril et octobre.

La progression de ce petit coléoptère est donc une conséquence directe des longues périodes de sécheresse estivale que nous connaissons depuis les dernières années dans notre pays. Après quelques années sèches, nos arbres s'affaiblissent et deviennent une proie facile pour le bostryche qui, généralement, n'atteint pas les jeunes arbres sains.  La présence du bostryche se produit et diminue avec les circonstances climatologiques.  

Les individus mâles partent à la recherche d'un petit morceau d'écorce pour y forer un chemin vers l'intérieur de l'arbre où ils créent une pièce où s'accoupler. Les femelles sont attirées par un produit chimique répandu par le mâle. Après l'accouplement, les petites femelles commencent à miner l'écorce des épicéas affaiblis par la sécheresse, sur une longueur d'environ 15 cm elles déposent une dizaine d'oeufs. Selon la température apparaissent les premières petites larves une à deux semaines plus tard. Elles creusent à leur tour de nouveaux couloirs, de façon horizontale sur la voie tracée par la mère. Après la métamorphose, elles cherchent une voie vers l'extérieur pour voler vers un autre arbre. Le bostryche n'est pas un bon insecte volant et s'attaque donc aux arbres proches.  

L'écorce minée par l'insecte se détache finalement et du fait de structure en tunnel le propriétaire du bois sait directement combien il est tard pour sauver l'arbre atteint. La structure ressemble un peu aux règles d'un livre. Les épicéas atteints vont mourir inévitablement. L'arbre se colore d'un brun orange à partir du sommet pour mourir complètement au final. 

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Les bostryches typographes ne sont pas en état de pouvoir migrer sur de grandes distances et disparaissent généralement avec la mort des épicéas. Les arbres atteints nécessitent d'être abattus, évacués et détruits. Est-ce que cela signifie la fin de nos sapins ?  Le bostryche typographe épargne les arbres sains et jeunes et participe au final à créer un rajeunissement majeur de la forêt. La disparition de grands groupes de sapins se charge d'aérer et d'éclairer le sous-sol des forêts pour donner une chance de croissance à une grande quantité d'autres espèces végétales.  Il se produit donc un glissement dans la biodiversité du milieu forestier. 

En outre, le pic vert et le pic éveiche ont à nouveau une belle provision de nourriture à disposition, car ils se nourrissent copieusement des larves de coléoptères.