Votre jardin est-il prêt pour le réchauffement climatique?
Il n'y a plus d'hivers : en décembre, vous avez des journées qui ressemblent à celles d'avril. Et s'il gèle, cela dure une brève période. Et cela alors que les étés durent de plus en plus longtemps. Jardiner de février à décembre peut être une joyeuse perspective, mais cela a aussi moins de conséquences positives pour votre jardin.
De gauche à droite : grenade, kaki, genêt ananas
Plus de plantes exotiques
Depuis 1833, la température annuelle moyenne en Belgique a augmenté de 2°C. Et cela se produit surtout en hiver où le gel et la neige se font de plus en plus rares. L'automne dure plus longtemps, et le printemps se veut précoce : actuellement toutes les plantes fleurissent environ 10 jours de plus. Plus les hivers s'adoucissent, plus facilement nous pouvons maintenir au jardin des plantes moins résistantes au gel.
Des arbres fruitiers qui, jusqu'alors, survivaient uniquement dans les régions plus chaudes le peuvent aussi dans nos jardins. Des grenadiers, des abricotiers, des nectarines, des amandiers, des néfliers du Japon. Même les citronniers ont de plus en plus de chance de pouvoir rester une partie de l'hiver dehors.
Tout comme les bananiers, les genêts ananas, le Tetrapanax papyrifer, le trachycarpus et l'eucalyptus ont moins besoin d'abri pour l'hiver. Des plantes grimpantes comme le jasmin (jasmin blanc et le faux jasmin), la passiflore et la trompette de Virginie courent moins de risques liés au gel. Mais de nouvelles plantes signifient aussi de nouvelles maladies potentielles. Ainsi, les cannas se montrent sensibles à un nouveau virus, alors qu'ils devraient se plaire dans les nouvelles conditions climatiques. Et les camélias sont aussi atteints depuis peu par un champignon spécifique.
Le gazon au coeur du problème
On dirait bien que le gazon devient la partie la plus vulnérable de notre jardin. Car s'il est charmant d'avoir un été chaud et long, votre gazon a quant à lui besoin de pluie. Une pelouse devient de plus en plus difficile et coûteuse à entretenir, en fonction de l'irrigation artificielle, comme aujourd'hui dans les pays du Sud. On recherche déjà de nouvelles variétés de gazon, qui résistent bien à la sécheresse. Au jardin aussi cela devient difficile : les courgettes, les choux, les concombres et potirons ne peuvent survivre sans de l'eau supplémentaire. Et celui qui a dans son (grand) jardin des hêtres ou des châtaigniers, peut s'attendre à des problèmes : faute d'eau, le risque est grand durant l'été de les voir s'affaiblir et à terme de tomber malades. Le chêne rouvre, l'érable et le tilleul sont une meilleure alternative si vous voulez planter des arbres. De même, les fleurs typiques de cottage comme le delphinium et les lupins, qui ont besoin de beaucoup d'eau, ne pourront faire face aux étés secs. Et ce sera encore plus difficile pour les clématites. Des plantes résistantes à la sécheresse comme la molène, le ciste, les herbes de Méditerranée, les plantes grasses et la lavande prendront de plus en plus d'importance dans nos jardins.
Des hivers plus humides, plus de maux
Alors que les quantités moyennes de précipitations chutent en été, nous avons en hiver plus d'humidité. Cela signifie plus de travail : un désherbage plus tardif, et un gazon à tondre presque toute l'année. Des plantes qui ne peuvent pas avoir les pieds qui baignent dans l'eau, comme les ifs, rencontrent des problèmes. Les plantes de Méditerranée qui se plaisent dans un été sec, sont à planter de préférence dans un bac surélevé ou sur une pente. D'autres ne survivent pas à des hivers trop humides, comme les lavandes, le romarin et le ciste. Des plantes tropicales comme les bananiers et les palmiers, se sentaient mieux avant l'arrivée de l'eau. L'eau mène aussi à plus de maladies possibles. Un nombre d'insectes nuisibles prospèrent particulièrement bien avec le changement climatique : le criocère du lis, la chrysomèle du romarin, la santé de Lederer et le charançon du buis. Les hivers pluvieux sont aussi une saison idéale pour les champignons : les haies de buis vont subir à l'avenir plus d'atteinte du phytophthora. Plantez plutôt une haie plus résistante avec notamment du troène ou du houx.